mercredi 29 juin 2011

Loi Boutin, un recul sur la mixité sociale

Une analyse assez fine de Stéphane Peu , Président de l'office HLM de Plaine Commune habitat en Seine St Denis qui décrypte les conséquences néfaste de la loi Boutin avec pour conséquence:
"de faire sortir du parc social les personnes 
un peu moins modestes que les autres. Mais, attention. Cette idée, qui peut apparaître comme justifiée de prime abord, modifie la conception 
même du logement social en France. 
Elle en fait un logement résiduel 
pour les plus en difficulté et non plus un logement à caractère universel pour le salariat.

Derrière, se profile 
un nouveau recul de la mixité 
sociale dans ces quartiers où cette 
mesure accentuera fatalement 
la concentration des plus pauvres 
et la ghettoïsation. Au-delà, 
ces surloyers sont aussi un moyen 
pour le gouvernement de porter 
le discrédit sur les HLM en suggérant qu’ils ne remplissent plus leur 
mission sociale, ce qui est totalement faux, et qu’il ne serait donc pas forcément nécessaire d’en construire de nouveaux.

http://communistesclichy92.elunet.fr/

Sarkozy casse les HLM : Déloger Pierre pour loger Paul

Lu dans PCF,
Hélas, amer consat plein de bon sens!


Déshabiller Pierre pour habiller Paul, version brique et béton : voilà la dernière trouvaille de Sarkozy pour mettre fin à la crise du logement en France. De dangereux spéculateurs se cacheraient aujourd'hui dans les étages de nos HLM de banlieues.

Des gens qui, par exemple, au soir d'une vie de labeur, auraient accumulé un magot tel qu'ils exploseraient les plafonds des ressources donnant droit à un logement social et l'occuperaient donc indûment.

Des gens sans scrupules qui paient chaque mois leur loyer, depuis des dizaines d'années, pour un modeste appartement dans un quartier où ils ont tissé leur réseau de relations... Leur vie est là. Mais l'ex maire de Neuilly est vigilant : ces locataires occupent des logements qui devraient revenir à plus pauvres qu'eux. Tous les trois ans, la situation des habitants des tours et barres sera passée au crible pour débusquer les abus.

 Après le travail précaire, le logis précaire. Fidèle à sa tactique de toujours, Sarkozy oppose entre eux les moins bien lotis : mal-logés et personnes en attente, interminable, de logements contre locataires de HLM. »Hypocrisie » disent les communistes. Légèreté, duplicité aussi. Les statistiques du mouvement HLM sont nettes : la proportion des ménages à l'aise financièrement dans le logement social ne cesse de baisser ; la paupérisation de la population dans les cités progresse à grands pas. Les quelques abus montés en épingle régulièrement pour légitimer cette politique ne représente qu'une goutte d'eau alors que les offices sont noyés sous les dossiers de 1,3 million de demandeurs de logement. La volonté présidentielle de provoquer le départ de leur HLM des « nantis » ne fera qu'accélérer la ghettoïsation de certaines cités. Une perspective qui inquiète les bailleurs sociaux : leur souci de préserver la mixité sociale dans les quartiers est battu en brèche par cette initiative. Et une fois dehors, poussés par des surloyers dissuasifs, les ex-locataires « trop riches » auront-ils alors les moyens de se loger quand les prix de l'immobilier ont atteint des sommets ?
Les statistiques, là encore, sont formelles : la part du budget des ménages consacrés au logement grandit de manière exponentielle. Pour la Fondation Abbé-Pierre, « dans beaucoup de zones, il sera impossible pour ces ménages d'accéder à un logement autre que social ». Bien sûr, Sarkozy, en toute démagogie, assure que, ainsi, des familles vivant aujourd'hui dans des conditions effroyables accéderont à un logement. Mais il dessine surtout une France où les plus pauvres seront concentrés dans des villes empêtrées dans les difficultés, quand les villes bourgeoises multiplieront les opérations immobilières, aidées en cela par la fiscalité prônée par ce gouvernement.
Le scandale ne se niche évidemment pas dans les immeubles HLM. Il réside dans le manque de volonté du pouvoir de s'attaquer résolument au problème. Les destructions-reconstructions n'ont prouvé qu'une chose : on reconstruit moins de social qu'on en détruit. Le mouvement HLM a résisté comme il a pu au projet gouvernemental de vendre 40 000 logements chaque année. Le livret A servira bientôt à autre chose qu'à construire du social. De la mairie de Neuilly à l'Elysée, la logique de Sarkozy est restée la même : chacun chez soi. A voir : Le bras droit de Christine Boutin logé en HLM à prix cassé (scandaleux !)

PrécaritéLogement