dimanche 25 décembre 2011

Hausse des surloyers : la mauvaise surprise

"L'application de la loi Boutin provoque une forte hausse des surloyers pour certains locataires."

Voir juste là sur FR3 Champagne Ardennes

"Les locataires mobilisés dans certaines régions
Une vingtaine de locataires mécontents commencent à peine à élever la voix à Reims. D'autres sont plus avancés dans leurs démarches et n'hésitent pas à écrire une lettre ouverte au président de la République. "

Les plus virulents sont souvent des locataires habitant à Paris.

Expulser les « trop riches » des HLM, une fausse bonne idée ?

Un autre point de vue chez Rue89 pour défendre la mixité sociale qui n'est pas un concept de technocrate ou une vue de l'esprit...

C'est juste là

"Dix mille ménages, dont les revenus excèdent largement les quotas autorisés, sont concernés par la mesure qui devrait s'appliquer le 1er janvier 2015..."

"« Au total, seuls 0,3% des habitats seront libérés en 2015. Ce n'est pas en délogeant ces familles que l'ont résoudra le problème du droit au logement opposable.

Les fausses politiques permettent de ne pas mettre en place les bonnes...

Logement social : les locataires victimes de la loi Boutin

Un article chez Lutte ouvrière sans doute peu taxé de soutenir les "nantis"...

A lire juste là !

"Ceux qui sont ainsi victimes de la loi Boutin sont loin d'être des nantis ou des privilégiés, comme l'ont laissé entendre les défenseurs de cette loi. En 2011, par exemple, il suffit pour un couple sans enfant de percevoir autour de 2 800 euros par mois en province et de 3 600 euros en région parisienne pour dépasser le plafond. De plus, si elle pousse de nombreux locataires vers le privé, que ce soit pour louer ou pour acheter, elle ne règle en rien le problème de centaines de milliers de mal-logés. Pour cela, il faudrait une politique résolue de construction de logements sociaux. On en est loin."

samedi 24 décembre 2011

Des nantis ! et encore et encore...

Nicolas Sarkozy juge que les HLM sont indûment occupés...

Article dans le Monde.fr résumant la pensée du Pdt qui s'avère dans la ligne droite de la loi indigne dite "Boutin" :

"Pour le président, il y a "deux problèmes". D'abord, "il se trouve dans ces logements des gens qui ne devraient pas y être". Ensuite, "le turnover dans les logements sociaux ne fonctionne pas". "On ne peut pas passer toute sa vie dans un logement qu'on a obtenu à l'âge de 30 ans", a-t-il expliqué.

"A cela s'ajoute le problème de l'immigration", a-t-il glissé sans en dire plus."

le Monde ajoute : 

"Qui sont ces indésirables ? Des trop riches ou des trop pauvres ? Le parc social n'est pas un repaire de nantis. Selon l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui regroupe les 773 organismes HLM, seuls 11 % des ménages logés dans le parc social dépasseraient les plafonds. Au regard des 4,3 millions de ménages vivant en HLM, 440 000 seraient hors des barèmes d'attribution...

et sans doute avec des situations d'avenir de nantis.... "

Article du Monde
(à lire dans les commentaires)

 

Témoignage de locataire

Un de nos lecteurs (Numéric) répond en détail et apporte son point de vue suite aux commentaires d'une de nos dernières notes (voir  juste là)

Nous reprenons son commentaire complet ci dessous :

"C’est avec beaucoup d’intérêt que je viens de parcourir votre site, découvert opportunément tandis que je recherchais sur l’internet tout ce qui pouvait avoir trait à ce surloyer aussi abusif qu’injuste qui me frappe également.

Ce faisant, je prends connaissance de l’avis de « BOUJHA » qui me paraît un tantinet orienté au travers du filtre préalable qu’il a souhaité poser de façon quasi caricaturale : Nous sommes des nantis !

Cela me fait bondir aussi je désire lui répondre.

Il a un peu plus de vingt ans, mon épouse, notre alors jeune enfant et moi-même avons obtenu un appartement de 62 M2, dans le 12° arrondissement de Paris dont nous sommes tous trois natifs.

Celui-ci nous a été attribué dans le cadre du 1% patronal auquel notre employeur commun cotisait.

Nous n’avons pas choisi l’habitat dont il est question mais accepté tout simplement ce qui nous était proposé, en l’espèce dans le parc HLM de la Ville de Paris, aujourd’hui nommé Paris Habitat.

Évidement, la faiblesse de nos revenus de l’époque justifiait cette attribution.

Nous faisons partie de ces gens qui, plutôt que se plaindre et revendiquer sans cesse ont fait choix de travailler pour tenter, à force de persévérance, de s’élever socialement.

Nous y avons réussi un peu, bien modestement et ce faisant, au fil du temps, sans que cela jamais ne nous ait semblé contestable, nous avons supporté un surloyer.

Nous avons toujours considéré cette contribution légitime puisqu’elle nous paraissait équilibrée.

Le problème du surloyer « BOUTIN » est sa disproportion qui nous fait dire qu’il vise à virer littéralement les classes moyennes du parc social ce qui est inique mais aussi totalement idiot.

En effet, où en sommes nous aujourd’hui de cette mixité sociale dont on nous rebattait les oreilles ?

J’ai vu pour ma part des voisins de longue date quitter en pleurant ce qui était alors un havre de paix où nous vivions tous en parfaite harmonie.

Ils ne pouvaient plus, pour prendre l’exemple d’une famille dont je conserve un souvenir aigu, payer les études, de longue date engagées, de leurs deux filles pas plus que supporter parallèlement le crédit de la maison achetée en province en prévision de leur future retraite.

Ces gens étaient-ils des nantis ??  Certes non, tout simplement des français moyens qui avaient bossé dur et qui, arrivés vers la cinquantaine, commençaient à s’en sortir un peu.

Que doit-on leur reprocher ? D’avoir travaillé beaucoup ? D’avoir fait de l’éducation de leurs enfants une priorité ? D’avoir rêvé d’une petite maison pour se rapprocher de leurs racines provinciale pour y finir gentiment leur vie ?

Je rappelle à « BOUJHA » que ces voisins, comme nous, n’ont eu aucun passe droit pour obtenir leur appartement à l’époque. Ils ont été, comme nous, à l’école de la patience avant d’en obtenir un au terme de longues années d’attente.

Ils n’ont, comme nous, volé personne.

Ils ont pris, comme nous, des engagements en regard de la situation qui était la leur et qu’ils croyaient pérenne alors que, je le redis, nous supportions un surloyer dont le but était de rééquilibrer justement les choses.

La situation de ce havre de paix est aujourd’hui catastrophique,

L’habitat se dégrade de jour en jour du fait des incivilités de ceux tendent à dépasser la masse critique, l’essentiel ne travaillant pas et beaucoup ne payant même pas du reste un loyer.

Ceux qui peuvent fuient, ce qui ne fait qu’aggraver et amplifier le problème qui s’auto-nourrit ainsi, tandis que Paris Habitat paraît ne plus avoir les fonds suffisants pour entretenir ce qui tourne lentement mais surement au ghetto.

Une grande partie, dont je suis, est prise dans la nasse et ne sait plus que faire.

J’invite « BOUJHA » à examiner sérieusement les références de loyers pour livrer des chiffres un peu plus crédibles.

Si je me réfère à ceux de l’observatoire des loyers, instance officielle dont les données servent de support lors des litiges judiciaires entre locataires et bailleurs, mon propre loyer serait autour de 1.100 Euros maximum.

Il convient en effet, ce que paraît méconnaitre « BOUJHA » dans sa démonstration, de tenir compte de la qualité de l‘habitat outre sa localisation géographique précise dans le quartier.

Par ailleurs, s’il faut considérer ce qui précède, il ne faut pas oublier non plus que nous avons signé ce bail il y a plus de vingt ans et que comparer brutalement avec un loyer nouveau n’est pas adapté.


En effet, à habitat strictement équivalent, le prix d’un loyer qui se serait élevé au gré des renouvellements ne peut être comparé à celui d’un nouveau bail, évidemment.

Pour notre part et en regard de notre situation financière actuelle qui intègre le récent départ de notre fils du domicile familial, notre loyer est fixé par la loi « BOUTIN » à quelque 1.500 Euros, c’est à dire globalement 400 Euros de plus que le prix du marché à habitat comparé, cela même sans vraiment tenir compte de la problématique de l’ancienneté du bail.

Si réellement cette loi n’avait pas pour but de bouter les classes moyennes hors de chez elles, mon loyer ne devrait pas dépasser 1.100 Euros.

Ces 400 Euros de trop sont la preuve évidente de cette volonté qui vise uniquement à compenser, avec moult autres problèmes à venir, l’incurie historique de nos dirigeants en matière de logements.

Le paradoxe de cette situation est que si nous étions les locataires d’un bailleur privé, nous pourrions nous en remettre à justice.

Là, depuis les références de l’observatoire des loyers, nous démontrerions facilement que l’augmentation n’est pas conforme et, dans le pire des cas, le tribunal limiterait le loyer à 1.100 Euros.

De plus, ce même tribunal constaterait que l’augmentation ne peut se faire que par fractions étalées sur six ans et non d’un seul coup comme ici.

Notons accessoirement que la loi « BOUTIN » est si injuste et imbécile qu’elle ne tient même pas compte, dans le calcul de la majoration, des différences flagrantes qui existent entre les arrondissements parisiens. Ainsi, que l’on habite le 7° ou le 19° le prix M2 de référence est incongrument le  même.

La récente actualité ayant trait au loyer de M. CHEVENEMENT illustre d'un parfait exemple ce qui précède.

Pour quasiment le double de la surface de mon appartement, dans un quartier autrement plus huppé que le populaire 12°, le 5° en l'espèce, le précité paye plus ou moins le même prix que moi car lui n'a pas eu historiquement la malchance de "bénéficier" d'un PLA aujourd'hui frappé par cette loi inique.

Dans le même esprit, si je pouvais accéder au PLI qui jouxte mon immeuble, je paierais aujourd'hui un peu moins de 1.000 Euros pour une surface équivalente à la mienne, pour un habitat largement plus qualitatif que celui où je réside et je partagerais les lieux avec un voisinage socialement plus équilibré.

Si cela ne choque pas le bon sens alors qu'on m'explique !
Quoi qu'il en soit, le nanti que je suis est pour l’heure coincé là avec sa femme.

Ayant commencé à travailler très jeunes et avoir donc sur-cotisés nous somme concernés par le dispositif carrières longues, soit un départ en retraite d’ici quelque 5 ans avec une baisse des revenus en rapport.

Nous étions bien là où nous sommes et vivions en parfaite harmonie avec nos voisins.

D’années en années nous nous sommes installés dans notre appartement, en procédant tranquillement à des travaux d’aménagement, convaincus que nous étions de pouvoir rester là en contrepartie d’un surloyer jusqu'ici jamais discuté.

Maintenant tout se dégrade autour de nous, les parties communes sont vandalisées régulièrement et s’en est terminé de la mixité équilibrée qui convenait à tous.

Ignorant ce qui allait nous tomber un jour sur la tête, nous avons contracté, un peu sur le tard, un crédit pour un minuscule appartement en province, en regard d’une situation qui nous paraissait le permettre et supposée invariable comme expliqué déjà.

Ce faisant, il nous est difficile de quitter les lieux puisque cela suppose de repartir littéralement à zéro, de reconstituer un habitat à bientôt 60 ans, alors que, dans le droit fil des choses au terme d’une vie de labeur, nous commencions enfin à vivre un peu mieux.

Entre les impôts, ce loyer et le crédit qui nous engage nous sommes littéralement exsangues et avons l’impression de repartir aux débuts difficiles de notre vie.

Si nous avions pu savoir, nous aurions probablement orienté notre vie autrement et peut-être, pour l’exemple, aurions nous visé l’achat d’un bien immobilier principal il y a longtemps.

Peut-être ne nous serions pas défoncés au travail pour sortir la tête de l’eau puisque, au final, il y a lieu de s’interroger sur l’intérêt de tout ça.

Peut-être que peut-être mais, d‘évidence, nous aurions fait d’autres choix.

Maintenant il est trop tard, nous sommes pris en otage et nous désespérons.
Vous dire que nous sommes écœurés est insuffisant.
Alors, lire que nous sommes des nantis………………. !!

Votez bien.
Moi c’est déjà décidé.
Autour de nous aussi.
Cordialement à tous, même à « BOUJHA ».