mardi 31 mars 2009

Loi Boutin : des associations en colère

LETTRE OUVERTE OUVERTE A M. SARKOZY ET A Mme BOUTIN
SUR LES CONSÉQUENCES DU PROJET DE LOI
CONCERNANT LES LOCATAIRES DES LOGEMENTS SOCIAUX :


" M. Sarkozy, Mme Boutin, nous comprenons fort bien que dans la conjoncture actuelle, vous n’ayez pu répondre à nos nombreux courriers, recommandés , e-mails… mais nous souhaitons d’urgence attirer votre attention sur les conséquences de votre projet de loi, pendant qu’il en est encore temps.

Et notamment sur notre cas particulier, nous étions locataires d’ immeubles de type "intermédiaire" ILM construits dans les années 60/70 dont le bailleur était LA SAGI, mais rachetés arbitrairement en 2006 par la Ville de Paris et revendus à ICF LA SABLIERE, pour les transformer sans aucune concertation préalable en HLM (de type PLUS) .

Les loyers, qui correspondaient à nos ressources et à nos compositions familiales, nous ont permis d’y élever nos enfants. et c'est à un tournant primordial de notre vie, c’est à dire proche ou à l’âge de la retraite, que vous décidez d’appliquer des « surloyers » inconsidérés !

L’objectif de votre projet est de créer la "mobilité dans le parc social" , mais appauvrir, expulser ou obliger les locataires à quitter leur logement ne résoudra pas la pénurie de logements sociaux !!!

Il est d’autant plus scandaleux que les locataires concernés par ses surloyers n’auront pas la possibilité de se reloger. CES MESURES NE DOIVENT DONC EN AUCUN CAS ETRE VOTEES !!!

Nous vous savons très attachés aux liens familiaux et sociaux, ainsi comprendrez-vous aisément qu’il n’est pas envisageable d’obliger cette population fragilisée à quitter son logement, occupé souvent depuis 30/40 ans , où les enfants et petits enfants sont reçus et souvent également logés. Nos enfants sont parfois contraints de revenir habiter avec nous suite à une rupture sociale du type divorce /chômage, s’ils n’ont plus cette ultime possibilité de logement, ils iront augmenter le nombre de sans-abri...

Par ailleurs, tous les locataires sont extrêmement inquiets depuis qu’ils ont pris connaissance de votre projet, nombreux sont ceux qui se sont rendus malades, angoissés, prennent des somnifères, antidépresseurs, nous avons également à plusieurs reprises entendu des locataires nous parler de suicide si, quelles qu’en soient les raisons, (loyers + surloyers devenus inabordables, obligations de déménager ou expulsions), ils étaient contraints de quitter leur logement.

De plus vous prévoyez d’abaisser de 10.3% les plafonds de ressources afin d’ avoir accès à un logement social ; cette mesure entraînerait obligatoirement une hausse très importante du budget logement, pour les locataires assujettis aux surloyers, au détriment des dépenses courantes nécessaires (alimentation, santé, éducation etc.…).

Ce n’est pas en « taxant » les classes moyennes ni en les expulsant que perdurera la mixité sociale, vous ne ferez ainsi qu’accentuer les « ghettos de pauvres » et leurs conséquences, mais surtout ce ne sont en aucun cas pas ces mesures qui créeront de nouveaux logements.

Ce n’est pas aux locataires des HLM qu’il faut vous en prendre, ni les culpabiliser, mais plutôt aux propriétaires du privé et aux loyers faramineux qu’ils exigent depuis déjà longtemps, rendant par conséquent si difficile le logement en France, notamment dans les grandes villes comme Paris.

M Sarkozy, Mme Boutin, nous n’avons pas travaillé toute notre vie et payé notre loyer pendant 30/40 ans avec nos salaires, pour ensuite être expulsés ou obligés de déménager (pour un logement plus petit mais au même prix !), sous prétexte que les responsables politiques n’ont jamais anticipé le problème de logement en France, ni réalisé la hausse des loyers du privé, et donc réagi à temps.

Nous doutons que vous ayez pris conscience des conséquences dramatiques, inhumaines et injustes de ce projet de lois. Aussi si nous mettions en application le principe de Monsieur SARKOZY « travailler + pour gagner + », ces mesures seront en en totale contradiction, car si nous l’appliquons et gagnons plus, nous serons victimes des surloyers et des expulsions…

Voici, selon votre projet, un exemple de loyers que devraient payer des locataires de type « classe moyenne » : Ex :• Ressources : 3 607 € /mois pour une famille de 2 personnes• Loyer avant le surloyer : 524 € hors charges• Loyer après le Projet Boutin : 802 € hors charges !!!

Nous vous demandons instamment avant qu’il ne soit trop tard et qu’il y ait des drames, de revenir sur ce projet, d’être à l’écoute des milliers de locataires concernés et de le modifier en profondeur, afin que les locataires actuels de logements sociaux ne soient ni appauvris ni menacés de déménagements forcés ou d’expulsions, ce qui comme nous vous l’avons démontré, ne changera rien au problème du logement en France.

Vous remerciant par avance de votre compréhension et comptant sur vous pour que nous puissions vivre sans menaces, ni pouvoir d’achat encore plus amoindri, car entre les faibles montants des retraites, les petits salaires et le chômage, nous avons vraiment suffisamment de soucis.

Nous vous prions d’agréer, M Sarkozy, Mme Boutin, nos respectueuses salutations. "

Les Associations de Locataires • Losserand• Pauly• Renoir
qui représentent 774 logements à Paris 14ème.

3 commentaires:

  1. Bravo pour cette prise de position que nous partageons !

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  2. hélas, vrai.Les prochains scrutins éléctoraux seront l'occasion de faire valoir les erreurs de Mme Boutin.
    dans cette attente régler par chéque et non plus par prélèvements vos loyers pour faire valoir vos difficultés et votre mécontentement

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  3. Mon époux et moi-même venons de donner congé de notre appartement géré anciennement par la SAGI et désormais par Paris-Habitat (porte de Champerret 75017). C'est une catastrophe depuis que ces immeubles ont été repris par l'Opac.....Merci à la Mairie de Paris et à Mme Boutin, grâce à leurs actions combinées (rachat sauvage du patrimoine immo de la SAGI au profit de l'Opac avec absorption des dettes par la Marie de Paris + surloyers appliqués "n'importe comment"), de nombreux ménages se retrouvent à la porte sans possibilité de payer les loyers du privé.

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