mercredi 23 mars 2011

M Benoist Apparu : Ne négligez pas les classes moyennes, elles se vengeront!

Ministre du Logement, voilà un ministère où la cohésion sociale doit être une vertu cardinale. Cela exige sérieux, professionnalisme et bon sens, ce que je vous accorde bien volontiers. 

Que " l'argument de la mixité sociale  est une excuse pour ne pas agir ».
Qu'on « ne (peut) pas accepter que des personnes fragiles payent des loyers élevés dans le parc privé pendant que des personnes qui ont vu leur situation évoluer positivement se maintiennent dans des logements sociaux. »  face à l'opposition    des organismes HLM à mettre en œuvre le surloyer initié par la loi Boutin et les décrets Borloo  relève de la posture démagogique  et de l' opportunisme politique .
C'est oublier  que :
1) les responsables des organismes HLM ont, eux, une réelle connaissance de leur métier,  de leurs parcs et de leurs locataires et qu'ils craignent que le remède soit pire que le mal pour corriger quelques cas très isolés
2) les faits leur ont donné raison : 1%  à peine sont affectés par cette loi et encore sans réel vrai abus, mais touche dans leur chair quelques familles. 
En revanche c'est oublier que cette classe moyenne  contribue par ses loyers à:
1)  à  l'entretien du parc social
2)  au paiement des gardiens, 
3)  à la cohésion sociale,
4)  à lutter contre la ghettoïsation des immeubles par une mixité sociale équilibrée,

  M le Ministre, l'évolution de cette classe moyenne qui arrive en fin de carrière   n'a pas votre parcours et vit une triple  peine : elle n'arrive pas à se reloger dans le privé à Paris ou sa proche banlieue faute de moyens suffisants,  gagne juste assez pour pour se voir appliquer un surloyer prohibitif et subit ,en général, l'arrivée de nouveaux ménages qui arrivent en terrain conquis et multiplient les actes d'incivilité.

Face à cette situation, M le Ministre , que proposez vous à cette classe moyenne?
Partir à la campagne, demander l'hospitalité à quelques membres de sa famille mieux loti, pointer au chômage pour entrer dans les seuils des prestations sociales  , refuser toute promotion de peur d'être touché par le surloyer, arrêter les études des  enfants, céder sa voiture pour éviter les saisies....

Car pour mémoire je tiens à vous rappeler:
  • que ce dispositif s'est appliqué au 1er janvier 2009 et ce sans tenir compte des engagements financiers pris par ces familles dans les années précédentes,
  • qu'il a généré des hausses de loyers que le secteur privé  ne peut s'autoriser,
  • qu'il donne droit à aucun recours ni  procédure de médiation comme dans le secteur privé,
  • que sur Paris le barème est global , sans tenir compte de la nature des arrondissements,
  • qu'il remet en cause le principe du "maintien dans les lieux".

Désormais: le Public précarise davantage que le Privé et face au mépris du Gouvernement face à ces classes moyennes "trop riche pour être pauvre et trop pauvre pour être riches" pour partir ailleurs, elle est condamnée à vivoter dans son appartement, les yeux fixées sur les conditions de seuils et subir aujourd'hui la ghettoïsation et demain la délinquance.

Elles ne l'oublieront pas, M. le Ministre.

2 commentaires:

  1. Bonjour
    Je suis très concernée et dois passer au Tribunal car j'ai refusé de subir
    le SLS m'imposant in loyer qui doublait sur 1 an
    je n'ai pas d'avocat comment je peux m'en sortir ???
    Merci de votre aide

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  2. Bonjour Grand article grâce :)

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